Comblés par les paysages, enivrés de cet air pur et des ses effets sur notre état d’âme, nous ne pouvions espérer davantage de ce séjour dans la région de Banff et Jasper. Nous quittons repu en se demandant bien ce que nous réserve encore notre périple. Grassland demeure à ce jour notre coup de cœur par sa surprenante virginité territoriale mais la région que nous quittons aujourd’hui est quant à elle grandiose et magnifique.
Notre prochaine destination, Revelstoke, est une petite ville qui a pris naissance dans la foulée du développement du train dans l’ouest. Entre Winnipeg et Vancouver c’était la plaque centrale d’entretien des trains du Canadien Pacifique. Ce n’est pas par hasard. C’est que la recherche du passage dans les rocheuses avaient amené plusieurs ingénieurs de l’époque à explorer les passages potentiels vers l’ouest et Vancouver. C’est le col Rogers qui fut choisit et on y travailla pendant de nombreuses années afin de franchir ces montagnes inhospitalières à de telles fins. Tunnels et abris contre les avalanches furent nécessaires pour assurer son exécution à plusieurs endroits le long de la ligne.
Il était important pour le jeune Canada de l’époque d’assurer le lien avec Vancouver afin d’avoir une motif rationnel et géographique de les rattacher à la confédération canadienne car ce n’était pas gagné d’avance . La promesse d’un train « coast to coast » est un des piliers de la formation et la consolidation du Canada tel qu’il est aujourd’hui. Les territoires du Québec et de l’Ontario ainsi que des provinces maritimes avaient un lien historique militaire et politique dans leur association. La Confédération Canadienne était la continuité des évolutions de la Nouvelle-France, puis du Haut de du Bas Canada et enfin de la confédération de 1867. Sans ce train, la tentation pour Vancouver de faire sécession et de géographiquement s’unir avec les États-Unis devenait une menace pour le Canada en construction.
Tout le long des 230 km de notre itinéraire on voit de nombreuses constructions routières. C’est gigantesque, ils sont à élargir la route, faire de nouveaux ponts, un projet de plusieurs centaines de millions. Ce n’est pas vraiment possible de prendre des photos de tout cela malheureusement. Sur notre chemin nous arrêtons à un musée qui explique tout le travail afin de réaliser le projet du col Rogers. Impressionnant d’ingéniosité. Il fallait avoir bien du front pour s’attaquer à un tel défi avec les moyens de l’époque quand on voit la machinerie moderne et les travaux dans le projet actuel.
Notre camping est vraiment parfait. On est encore dans un parc national. On se propose d’aller en ville, c’est à environ 10 minutes, pour voir le musée du train. Et Wow quel musée! Des photos d’époque, des maquettes, beaucoup d’explication et le clou de la visite ce sont la locomotive à vapeur et les wagons du début du siècle. La locomotive est tellement grosse, le poste de commande impressionnant. Comment un tel poids pouvait-il se déplacer et être propulsé…. Un monstre de fer voilà!
Petites emplettes puis retour à la roulotte. Il fait très beau, toujours pas de moustiques. On se fait un BBQ question de bien attirer les ours du coin, un petit feu, un petit drink et voilà la vie est belle.
3 réponses sur « Vers Revelstoke »
Pas certaine que je mangerais en pleine nature. J’aurais peur des nenours! Vous êtes des vrais aventuriers.
Encore une fois ton récit est intéressant sur le CP et les débuts du train dans l’ouest. Tu as une approche pédagogique; c’est comme si tu vous donnais une leçon d’histoire. Tu as dû être historien dans une autre vie.
Bonne continuation et faites attention aux nenours!
J’ai toujours hâte d’une fois à l’autre de lire votre récit.
👋Rina
Les nenours c’est comme chez nous pas pire que ça. Ils s’aventurent peu chez les humains.
Encore sur trouvaille en découverte, profitez-en bien, bonne journée à vous deux xox