On a prévu rouler sur la côte du Pacifique et revenir ensuite par les terres. On voulait voir des paysages et aussi la forêt de l’île. Une petite virée de 230 km. Chantal-Anne avait eu de fortes recommandations pour ce tour comme quelque chose à ne pas manquer. Finalement cela n’aura pas livré les paysages que nous souhaitions à la hauteur de nos attentes. La route passe loin en pleine forêt mature et on ne voit pratiquement pas la mer. Et puis, il n’y a pas non plus d’endroits aménagés pour les points de vue.
Ici et là sur le 80 km de côtes que nous faisons il y a des camping semi-sauvage. Nous en avons visité quelques-uns. Accessibles seulement pour des tentes la plupart du temps, les gens transportent leur équipement sur plusieurs centaines de mètres afin de pouvoir s’installer sur la berge. La forêt présente un sous-bois exceptionnel. Assez clairsemé car les grands arbres matures coupent la lumière et limite la repousse. Beaucoup de bois mort jonchent le sol, le seul obstacle à une marche dans la forêt. À d’autres endroits toutefois les fougères arrivent à prendre place. La luminosité est difficile à décrire. On dirait qu’on regarde à travers un filtre rougeâte.
Une fois rendus cela donne surement tout un feeling de pouvoir camper ainsi loin de la route, au son de la mer et avec cette sensation de liberté qui roule avec chaque vague sur la berge. Je dis semi-sauvage car il y a tout de même obligation de s’enregistrer pour camper, quelques sites ont des numéros mais ce n’est pas nécessairement respecté et il y a aussi des bécosses. Pour les bécosses, c’est un principe que je n’avais jamais vu. Elles sont surélevés de 4 pieds environ et au lieu de tomber dans un trou, cela fait un tas. Je suis demeuré bien perplexe sur cette installation. Un tas de questions… c’est le cas de le dire.
En face ce sont les US. Durant la guerre du Vietnam, l’île de Vancouver était devenu un lieu de prédilection pour tous les John Smith de ce monde qui avait fuit la guerre. Les hippies étaient pour la plupart installés sur la berge dans ce même environnement où devait flotter des odeurs de pot. Une ballade sur la plage permettait d’entendre quelques radios transitors qui relayaient des US en face d’eux les dernières nouvelles mais aussi de la musique de CCR ou Hendrix. Plus loin sur la beach, on aurait pu entendre des chansons de Bob Dylan que grattaient des guitaristes sur leur instrument meurtri par ce mode de vie.
Nous quittons la berge pour revenir par les terres. Cela nous semble être du territoire autochtone et les petits villages que nous rencontrons aussi. Nous sommes surpris de l’escarpement des montagnes intérieures mais surtout qu’ils en exploitent la forêt. Il y a des coupes forestières à même ces escarpements c’est vraiment étonnant.
Il y a toujours des choses à découvrir. Je réalise comment un paysage peut être habité. Si ce n’est pas maintenant, c’était hier alors que les différents lieux ont des choses à nous révéler et qui parle de nous.
2 réponses sur « Autour de Victoria »
La forêt dont tu parles c’est vraiment la forêt pluviale tempérée qui existe au Canada, là où vous êtes présentement. Elle se différencie des autres forêts pluviales qui existent ailleurs dans le monde. Elle a ses propres caractéristiques. Cependant, comme mes connaissances sont limitées sur le sujet je n’entrerai pas dans les détails. Tu avais raison de dire que ça ressemblait à une forêt pluviale.
Salut! Incroyable la forêt! De belles photos. Pour les bécosses, c’est un principe de que j’ai déjà vu. Deux possibilités: 1) tu recueilles le dit tas dans un contenant et tu le déverses ailleurs. 2) tu laisses le dit tas en place, mais longtemps sans autre ajout que de la matière organique (coupeau de bois) et ça donne du composte dans 5 ans…!