La température est clémente mais il vente vraiment très fort. Comme nos rafales en hiver. Nos casquettes sont quasiment arrachées de nos têtes. Dépendamment de l’orientation du véhicule nous avons appris à ne pas ouvrir la porte conducteur et passager en même temps car tout ce qui s’y trouve est propulsé dehors.
On vient de débarquer au site très ancien de « Head-Smashed in Buffalo jump ». Un site de l’UNESCO. Pendant 6000 ans, les tribus venaient y chasser d’une façon très ingénieuse. Après une préparation de plusieurs jours, qui commençaient par l’observation du troupeau de bisons, ils réussissaient à pousser les bisons vers la falaise afin qu’ils aillent s’écraser au bas et ainsi leur procurer de la nourriture. Le stratagème était tout de même assez élaboré. On créait un corridor avec des arbustes sur une distance d’au moins 1 km. Des chasseurs étaient déguisés en loup avec des peaux sur leur dos afin d’effrayer les bisons et d’autres imitaient des jeunes bisons en détresse près du ravin afin de les attirer. Et puis le troupeau se mettait en marche vers sa course funestre.
Le campement était dans la plaine au bas de la falaise. Ils ne perdaient rien de chaque carcasse : os, peau, gras, moelle et savaient traiter la viande pour la sécher au point qu’ils pouvaient en bénéficier pendant de longues périodes.
Au pied de la falaise ils estiment qu’il y a 10 mètres d’ossements de bisons et près de 100,000 carcasses s’y seront affaissées pendant ces millénaires. Pour les archéologues c’est un site extraordinaire. On peut penser aux nombreux campements qui se seront succédé au cours des millénaires et de l’évolution des outils de ces groupes de chasseurs nomades qui nous apprend énormément sur leur évolution.
Le musée est bâtie dans la montagne et ainsi, il ne brise pas le coup d’oeil. Il a tout de même six étages intérieures, impressionnant. On y a découvert la façon de vivre des « pieds noirs » avant l’arrivée de l’homme blanc et vu de nombreux artéfacs intéressants. Puis on a pu s’approcher d’un des deux ravins par un sentier aménagé.
Il se passe toujours quelque chose à l’intérieur de nous lorsque nous découvrons à quel point nos ancêtres humains ont dû travailler et faire preuve d’imagination pour leur survie. À quel point la vie était dure et centrée sur l’essentiel : la survie.
Sur le chemin du retour nous visitons le premier fort de la RCMP dans l’ouest Fort McLeod. C’est une belle reconstitution du mode de vie des premiers policiers de cette époque. On est pourtant déjà en 1880 et la vie n’est toujours pas facile pour les gens de l’époque. Quand même, c’est à peine 140 ans et survivre demande encore une fois bien de l’énergie et de la volonté.
Prochaine destination demain Waterton National Park.